lundi 21 novembre 2016

Du cuir d'ananas

Une histoire extraordinaire, de recyclage d'un matériau-déchet (les restes des feuilles d'ananas, auparavant laissées à pourrir sur place) en un matériau souple et résistant, similaire au cuir, qu'on peut teindre et imprimer.





Lors d'un voyage aux Philippines, la designer espagnole et experte en cuir Carmen Hijosa a soudain eu une idée. Les Philippines cultivent beaucoup d'ananas - et se retrouvent donc avec beaucoup de feuilles d'ananas comme déchets. Les feuilles sont résistantes, souples et peuvent se transformer en une alternative végétale au cuir. 

Elle a donc créé le projet Ananas Anam, qui produit Piñatex, un cuir à base d'ananas. Piñatex présente de multiples avantages pour l'environnement. "Il est créé à partir d'un sous-produit de l'agriculture, qui n'était auparavant qu'un déchet", dit Hijosa. "Ainsi pour obtenir un textile Piñatex, nous n'avons pas besoin d'utiliser de terre, d'eau, de pesticides ou d'engrais supplémentaires... nous prenons en fait un déchet et nous le transformons en lui donnant une valeur ajoutée." 

Et parce que ces feuilles d'ananas sont habituellement inutiles, les transformer en cuir est une source supplémentaire de revenus pour les agriculteurs. Après la première étape du traitement des feuilles (qui est de séparer les fibres longues), les agriculteurs récupèrent en plus de la biomasse qui peut être utilisée comme engrais. 



Hijosa a travaillé avec des usines locales pour mettre en place la production. Dans les usines, le matériel est conditionné en rouleaux qui peuvent être utilisés pour fabriquer des chaussures, des sacs à main, des sièges de voiture ou d'avion, ou n'importe quel produit qui serait habituellement fait en cuir.


Des entreprises comme Puma et Camper ont fait des prototypes avec le matériel, et d'autres l'utilisent déjà.
Des articles du Guardian  et du Huffington Post ont salué cette initiative.

Ci-dessous quelques exemples de prototypes : chaussure Camper (détails dorés), chaussure Puma, sac marron de Ally Capellino, deux couvertures d'iPhone de Carmen Hijosa, sac à dos et couverture d'iPad de Smithmattias.

 (Crédit photo : Linda Nylind pour The Guardian)

La créatrice pense même à de nouveaux usages pour ce textile : comme pansement anti-bactérien car sa structure aérée permettrait à l'air de circuler sur la blessure, ou comme isolation pour les maisons.

Une belle initiative de recyclage, qui permet de soutenir la production locale et d'augmenter le revenu local des agriculteurs... alors, demain tous en cuir d'ananas ?

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